Enquête sur la prise en charge médicale des résidents en EHPAD

Uriopss Nouvelle Aquitaine

 

"L’enquête de la Cour des comptes, à la demande de la commission des affaires sociales du Sénat, questionne l’évolution vers une entrée plus tardive des résidents en Ehpad, dans un état de dépendance accrue. Se posent notamment les questions de l’efficacité de cette prise en charge (adéquations aux besoins et indicateurs de qualité objectifs), de son efficience (mode de financement, coût pour l’assurance maladie et pour le résident, et situation financière des EHPAD qui en résulte) mais aussi la pertinence des outils de mesure existants (les grilles AGGIR et Pathos).” 

Au préalable, l’Uniopss souligne la double nécessité de : 

    proposer une offre d’accompagnement médical en cohérence avec les attentes et les besoins des personnes vivant dans un EHPAD, de leur famille et de leurs proches,
    développer et renforcer les coordinations et coopérations médicales territoriales et entre les dispositifs existants tels que l’HAD, les équipes de soins mobiles, etc., pour les rendre plus efficients.

C’est pourquoi l’Uniopss alerte sur la priorité qui pourrait être donnée à la « sanitarisation » des établissements, via une médicalisation à outrance, et invite à interroger les raisons d’un tel positionnement. 
Recourir à la médicalisation très poussée des établissements pour accueillir les personnes dont l’état de santé est très dégradé, voire en fin de vie, renvoie à l’EHPAD « mouroir », à l’image de ce qui pouvait exister au XIXe siècle avec les « hospices de vieux ». Ce choix interroge en outre l’offre d’hébergement intermédiaire entre la résidence autonomie conçue pour les personnes en GIR 5 et 6 et l’EHPAD new look pour les personnes en GIR 1 et 2. 
Cette alerte est renforcée au vu de la crise sanitaire se transformant en crise sociale et sociétale et l’Uniopss plaide en conséquence pour mettre l’accent sur la vie sociale et l’ouverture de l’établissement vers l’extérieur. Il est ainsi essentiel de prendre en compte l’isolement des personnes âgées dans l’offre d’accompagnement, ainsi que leur choix de vie. 

Il ne s’agit pas bien sûr d’opposer les dimensions de la prise en charge médicale et de la vie sociale, mais de garder comme fil rouge de la réflexion le souhait du résident. Dans ce contexte, il s’agit de renforcer la dimension domiciliaire de l’établissement, d’assurer le respect des droits et libertés de la personne, et de tenir compte de l’adaptation des pratiques des professionnels au domicile, de la prévention des RPS, plus compliquée à accompagner au domicile qu’en établissement, et d’intégrer l’établissement dans la vie locale. 

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